

LE FUTUR ORGUE
Une couleur
post-romantique et une conception moderne
Le projet engagé se veut une synthèse des styles européens (français,
allemand et anglais) du début du XXe siècle. Il s'agit donc d'une
esthétique postromantique, suffisamment souple pour se
plier à de nombreuses utilisations, et donc idéale pour
accompagner les choeurs (et la foule pour le culte), se fondre dans
l'orchestre, ou accompagner des solistes.
Toujours dans l'optique d'une adaptabilité maximale de l'instrument à
tout type de configuration, il fut également décidé qu'il devrait
comporter tout le confort "moderne" que permet une console contrôlée
électroniquement.
Eléments techniques
* Console mobile
La console (c'est à dire le "poste de contrôle" où on retrouve les
claviers, le pédalier) sera installée dans la nef. Elle pourra se
déplacer au gré des utilisations : sur le côté pour la liturgie ou pour
accompagner les choeurs, au centre de l'orchestre si besoin, devant le
choeur pour les concerts solistes... On pourra donc apprécier le jeu de
l'organiste qui ne sera pas caché en tribune !
Cette console comportera 3 claviers et un pédalier.
* Un orgue en deux parties
La partie instrumentale sera installée en deux parties : une
en tribune et l'autre derrière le maître autel. Cette répartition a
plusieurs avantages : pallier à l'acoustique qui "chute" très vite dès
que l'église est remplie, accompagner plus efficacement un ensemble
vocal ou instrumental situé dans le choeur, sans pour autant négliger
le côté majestueux et le rôle solistique d'un instrument de tribune. Il
était aussi nécessaire, pour des raisons de sécurité comme des raisons
esthétiques, de ne pas surcharger la tribune en y entassant trop de
tuyaux...
N'oublions pas non plus que l'ancien orgue (au XIXe siècle) était
précisément placé derrière le maître autel, puis monté au XXe siècle
sur la tribune. Ce sera ainsi une sorte de lien historique avec ces
époques.
* Un orgue entièrement expressif
Dans ce même objectif de souplesse extrême, cet orgue aura la
particularité d'avoir la quasi intégralité (à l'exception de quelques
tuyaux graves et de la trompette en chamade) à l'intérieur de trois
boîtes expressives. Ainsi, l'organiste pourra gérer de façon la plus
adaptée le volume sonore général de chaque clavier, selon qu'il ferme
ou ouvre ces boites, grâces à des jalousies installées sur les côtés et
sur le dessus de celles-ci. A notre connaissance, il s'agira d'un des
seuls instruments de cette taille en France à être entièrement
expressif - ce qui est beaucoup plus courant dans les pays anglo-saxons.
* L'usage des extensions
L'orgue comportera 13 "rangs", c'est à dire 13 jeux (= 13 sonorités
différentes) étendus dans les graves et/ou les aigus. Cela permet de
démultiplier les possibilités tout en réduisant la place et les coûts.
Au total, à la console, il y
aura une quarantaine de jeux représentant un peu plus de 1200 tuyaux.
Cette disposition, peu usitée en France, est beaucoup plus employée
dans les pays Anglo-saxons depuis les travaux de Robert Hope-Jones
(1859-1914). Ces dispositions fonctionnent parfaitement pour peu que
l'harmonie (c'est à dire la façon de faire sonner chaque tuyau) soit
travaillée en conséquence.
* Un orgue aux multiples possibilités
technologiques
La traction électrique et le système électronique permettent de
repousser les limites d'un instrument purement "traditionnel". La
console déportée ou le crescendo programmable en sont deux qui sont
maintenant devenus des classiques. Le combinateur (possibilité
d'enregistrer auparavant les registrations, c'est à dire les mélanges
de jeux) est déjà plus rare sur un instrument somme toute modeste.
Ajoutons-y tous les accouplements possibles en 16, 8, et 4 pieds, les
annulateurs en 8 pieds, la coupure pédale/tirasse réglable, ainsi que
le système de replay conçu par Rieger, nous avons un instrument à la
pointe de la modernité en ce qui concerne ces multiples dispositions
qu'on appelle les "accessoires".